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Mon enfance...

Niveau 2e - sujet 2

Eric SERGENT- Lycée Stephen Liegeard - BROCHON (21)

Mon épopée en Antarctique

Me voici arrivé sur le continent blanc en Terre Adélie, le seul territoire français en Antarctique. Malgré m'y être préparé, je ne pensais pas que ce serait si magnifique. Le blanc partout. Le calme. La sérénité. C'est impressionnant. Il n'y a absolument personne. Je pourrais rester planté là pendant des jours pour admirer la beauté du paysage, mais il faut que je commence à explorer ce continent qui est pour moi totalement méconnu et sauvage. Je commence donc à marcher. Je marche, je marche pendant peut-être près d'une heure. Il neige tellement que je suis obligé de baisser la tête pour pouvoir avancer . D'un coup, je vois se dresser devant moi une montagne de glace. Que c'est beau ! Mais il faut que je continue. Je décide donc de contourner ce géant de glace, et là, surprise ! Je vois enfin les premiers êtres vivants depuis mon arrivée sur le continent : des manchots empereurs. Il y en a des centaines, peut-être même des milliers ! On ne peut pas s'imaginer la beauté du spectacle qui s'offre à mes yeux si on n'y assiste pas. Je reconnais des mâles, des femelles et bien sûr des bébés tout juste sortis de l'œuf. Mais j'aperçois aussi des œufs non éclos. Les parents doivent être fous d'impatience que leur petit sorte de sa coquille. Je prends quelques photos, mais je dois continuer ma route car j'ai encore beaucoup à découvrir, et je dois impérativement rejoindre la base scientifique de Dumont D'Urville, située sur l'île des Pétrels, où je suis attendu pour passer la nuit. C'est ainsi que je continue mon chemin, les pieds dans la neige bien entendu, mais en pouvant regarder autour de moi puisqu'il s'est arrêté de neiger. J'avance dans l'immensité blanche, sans savoir exactement où je vais. Je ne vois rien de particulier pendant plusieurs kilomètres, mais au bout d'un moment, une nouvelle surprise s'offre à moi : une colonie de phoques de Weddell se tient à environ cinq mètres de moi. J'essaie de m'approcher un peu. Un des phoques s'approche, c'est un curieux ! Il vient jusqu'à mes pieds mais quand je tend la main pour le caresser il s'enfuit le plus rapidement qu'il peut pour aller prévenir ses congénères, et tous s'en vont d'un seul coup, probablement très effrayés par ma présence. C'est bien dommage qu'ils se soient sauvés, je ne leur voulais aucun mal. Maintenant, en regardant ma montre, je m'aperçois qu'il est déjà dix-huit heures. Je reprends ma marche pour pouvoir rallier la côte et trouver la base. Jusqu'à la côte je ne verrai rien si ce n'est les montagnes de glace qui m'entourent. Mais avant d'arriver au bord de l'océan, je vois des rochers et je crois entendre une certaine agitation. Qui ou qu'est ce qui peut faire autant de raffut ? Je m'approche et là je vois, bien blottis dans les creux de roches, des dizaines de pétrels des neiges qui piaillent. Là encore, une très grande admiration devant ce spectacle simple mais magnifique. Je prends là encore une petite photo qui me permettra de garder un souvenir de ma rencontre avec ces oiseaux tout blancs eux aussi. Et j'aperçois enfin la base Dumont D'Urville. Ces bâtiments rouges ressortent comme une tache de sang au milieu du continent uniformément blanc. Je suis accueilli par les scientifiques à l'intérieur de la base. Ils m'offrent comme cadeau de bienvenue un album de photos d'Antarctique et de timbres poste des Terres Australes et Antarctiques françaises. Nous passons la soirée tous ensemble et nous allons nous coucher.

Le lendemain à mon réveil, tout le monde est déjà sur le qui-vive ! Ils ont en fait prévu de me faire une petite surprise pour que je puisse faire un reportage vraiment complet sur l'Antarctique. Ils me font visiter l'île des pétrels. Je suis très heureux à l'idée de revoir ces beaux oiseaux. Mais c'est en fait un spectacle encore plus beau que la veille qui m'attend. En arrivant, on ne s'entend pas parler à cause du bruit que font ces volatiles. Un scientifique arrive quand même à me dire de m'avancer et de m'accroupir pour pouvoir mieux les observer. Et là ! Un moment d'admiration. Ce sont des dizaines, des centaines et même des milliers d'oiseaux qui sont blottis dans les failles et les crevasses de la falaise et des rochers. Il y en a de plusieurs races et de plusieurs couleurs. Les pétrels des neiges sont d'un blanc immaculé. Les fulmars antarctiques ont, quant à eux, un plumage blanc tout tacheté de tâches brunes. Je peux aussi apercevoir des Damiers du Cap, magnifiques oiseaux, qui ont une tête toute noire comme du charbon, un corps blanc comme neige et des ailes blanches maculées de noir. J'arrive à distinguer dans une faille un couple d'océanites de Wilson qui sont difficiles à voir de par leur couleur : ils sont brun clair, de la même couleur que la roche. Mais encore une fois j'ai de la chance ! Je vois aussi quelques skuas antarctiques, ces beaux oiseaux majestueux, qui par leur posture, font penser à nos buses françaises. Mais malheureusement je dois déjà repartir pour que l'on retourne à la base : il commence à neiger fortement et il nous faut quand même une bonne heure pour rentrer. Je ne dois pas me plaindre. J'ai quand même pu passer plus de six heures auprès de ces magnifiques oiseaux que je n'avais jamais vu en vrai, je ne les connaissais que par les livres que j'ai lu avant cette expédition. Nous rentrons à la base après avoir passé une heure et demie, plus que prévu à cause de la neige. Les scientifiques me préviennent tout de suite qu'il faudra se lever tôt demain matin, car nous allons à la grande manchotière de Rostand.

Et voilà enfin le matin tant attendu ! C'est d'ailleurs ma dernière journée complète que je passe sur le continent blanc, puisque le rentrerai en France par le bateau dès demain. Mais nous nous mettons en route pour cette fameuse manchotière. Le chemin est long et difficile du fait des tempêtes de neige. Ce que l'on voit, c'est comme un reportage à 1a télévision. On a beaucoup de mal à y croire. Nous avançons toujours avec nos Weasels, véhicules spécialisés pour l'Antarctique. Mais au bout d'une vingtaine de kilomètres, nous voilà complètement immobilisés dans un énorme tas de neige. Que faire ? Nous sommes au beau milieu de nulle part. C'est comme le désert ! Une seule solution. Il faut pousser. Nous décidons donc de descendre du camion pour le pousser et pouvoir continuer à rouler. Nous poussons encore et encore pendant une dizaine de minutes. Et là ! Miracle ! Le véhicule repart enfin. Ouf ! Nous ne resterons pas coincés là. Nous nous rapprochons encore du but. Il nous faut encore rouler une demi-heure environ. Pendant ce long trajet nous apercevons des goélands, des pétrels, des skuas et encore bien d'autres oiseaux vivant sur le continent de glace. Le camion s'arrête. Mince ! Encore une panne ? Mais non ! Cette fois-ci nous sommes bel et bien arrivés. Quel bonheur ! La neige s'est arrêtée de tomber, le ciel est à présent bien bleu. Nous ne voyons pas un seul manchot, mais nous entendons du bruit. On dirait des hurlements de bébés mélangés à des chants d'oiseaux de nos contrées européennes. Les scientifiques nous invitent à les suivre pour nous faire découvrir, sans doute, la plus belle chose de toute ma vie. Nous gravissons la montagne de glace qui se trouve devant nous. Arrivés au sommet, nous restons tous béats d'admiration, Devant nous se dresse un spectacle exceptionnel. Des dizaines, des centaines et peut-être même des milliers de manchots empereurs sont là, devant nous. C'est impressionnant. Je ne saurais bien décrire l'émotion qui m'emplit, mais je peux simplement dire que je suis le plus heureux du monde à ce moment là. Après tout, j'ai déjà vu beaucoup de manchots lors de notre première rencontre lorsque je suis arrivé sur ce territoire qui est le leur. Mais je suis aussi émerveillé que la première fois. Ces manchots mâles, femelles, adultes, ou petits. Et ces œufs blancs comme neige bien sûr ! Nous sommes tous là, les uns à côté des autres sans rien pouvoir dire à la vue de ce tableau grandiose. Mais voilà, il faut maintenant qu'on rentre. La route est longue pour atteindre la base, et il faut que je me repose car demain je retourne en France. Le bateau viendra me chercher à sept heures. C'est un bateau exceptionnel car il n'y en a habituellement qu'un seul par an. Nous prenons donc le chemin du retour. En route, une tempête de neige se déclare. C'est embêtant pour le conducteur, mais il est bien habitué. Et puis nous ne sommes pas pressés après le magnifique spectacle auquel nous venons d'assister. Au bout d'une bonne heure nous arrivons enfin aux baraquements. Nous nous reposons un peu, puis je déguste avec les hivernants mon dernier repas sur le Continent Blanc. Demain, à cette heure-ci, je serai chez moi, racontant mes aventures à ma famille.


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