Jérôme Lequime
Jérôme Lequime participe à la 26ème Fête du Livre d'Autun, le samedi 13 et le dimanche 14 mai 2023
Jérôme LEQUIME , autunois, enseignant, chroniqueur, féru d’éthique, d’art sacré et de dialogue inter-religieux.
Ses livres présentés :
Simon Rouet, consul de France à Mossoul, éditions Mergoil (12/2022)
Nommé vice-consul de France à Mossoul (Irak) en juin 1845 en remplacement d’Émile Botta , las des vexations et « insolences personnelles du pacha et de son entourage » dont ce dernier était l’objet depuis l’attentat contre le couvent dominicain d’août 1844, Simon Rouet [1818-1848] appartient à cette génération de diplomates européens qualifiés de « consuls-archéologues » qui, férus d’histoire, vont s’adonner avec d’autant plus de détermination et de zèle aux recherches archéologiques en Mésopotamie que les découvertes qui en résulteront seront jugées inestimables - c’est à Rouet que l’on doit notamment la découverte des sites remarquables de Maltaï et de Bavian [Khinis] avec ses sculptures du roi Sennacherib, la poursuite des fuilles à Nimroud, Arbelles ainsi qu’à Quyundijk, la célèbre Ninive.
Mais, là où d’ordinaire on ne voyait entre la France et la Grande-Bretagne qu’un conflit d’ordre essentiellement politique sur fond de patriotisme et de nationalisme chauvin, on découvre à travers sa correspondance que cette rivalité entre les deux nations s’avérait d’abord et avant tout religieuse. C’est dans ce contexte de lutte d’influence entre Français et Britanniques qu’apparait Simon Rouet, passé jusqu’ici inaperçu. Ainsi la nature même des rivalités s’en trouve-t-elle éclairée. Et l’on reste en proie à la stupéfaction devant ce manque de discernement des autorités françaises alors qu’au cours de la décade 1845-1855 se jouait le sort de l’archéologie assyrienne – avec les conséquences que l’on sait sur les collections respectives du Louvre et du British Museum. À côté des figures emblématiques de Rawlinson, Botta, Layard, Ross, Kennett Loftus et Place, voici ce portrait de Simon Rouet destiné à le tirer de l’oubli où, fâcheusement, il était tombé.
Jacques Gabriel Bulliot – Correspondance familiale , éditions Mergoil et du Pas de l’âne (2020) ; écrit en collaboration et sous la direction de Jean-Loup Flouest
Correspondance familiale d'un érudit bourguignon, fouilleur du Mont Beuvray S'adressant à sa femme, Bulliot nous livre avec beaucoup de spontanéité quelques-unes des grandes étapes de ses découvertes archéologiques à travers ces lettres qui couvrent toutes les campagnes de fouille depuis 1865 jusqu'en 1902, avec le remarquable soutien personnel de Napoléon III en 1867. Lorsque son épouse meurt à 57 ans en 1885, ce sont les lettres à sa fille Thérèse qui nous permettent de continuer à marcher dans ses pas. Comme tous les passionnés, Bulliot va devoir, dans une période de bouleversements sociaux et intellectuels, composer avec toutes les contraintes de la vie familiale, professionnelle, citoyenne et spirituelle. Tous ces fragments de vie nous permettent, comme dans un puzzle, de reconstituer les différentes facettes de ce travailleur infatigable, tour à tour prospère négociant en vins, esthète romantique, père de famille exigeant, citoyen protecteur du patrimoine et chrétien engagé.