Pierre Léger
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Après un Bac technique à Nevers et quelques années d'études en Lettres Modernes à la Faculté des lettres de Dijon, il s'oriente vers une carrière d'instituteur qu'il exercera en Côte d'Or puis en Saône-et-Loire.
Actuellement, retraité, il poursuit des activités de conteur et de militant associatif, tant dans le Morvan qu'à Varennes-le-Grand où il réside.
Ecrivain, poète, conteur, comédien, Pierre Léger est avant tout amoureux de la langue. Du morvandiau dont il a fait des spectacles, mais aussi de toutes les langues de Bourgogne dont il préside une association basée à la Maison du Patrimoine Oral installée à Anost (71).
Il raconte dans Le chant du merle blanc (2007, éditions Nykta) :
« A onze ans, je quitte le hameau pour le collège de Corbigny. Je parle ma langue maternelle beaucoup plus rarement : dans la cour de récréation ou, parfois, dans les chuchotements de l’immense dortoir. Bien que les fils de paysans y soient nombreux, beaucoup viennent du Nivernais et ne parlent plus guère « patois ». En ce début d’adolescence, ma langue ne me pose pas de problème de conscience particulier.
C’est pourtant alors qu’une chose essentielle et curieuse se produit.
Entre Corbigny et Curlin, il y a pas mal de virages. Je ne rentre au village qu’une fois par mois, le plus souvent dans la DS 19 du père d’un camarade de Meuloux.
Or, c’et précisément aux tournants du Gravet, entre Razou et Gâcogne, que je change de langue !
Un changement très précis, lié très exactement à ce lieu où, dans la mollesse et les odeurs lourdes du véhicule, j’ai en même temps mal au cœur. Rentrant au village, je retrouve en bouche ma langue maternelle au Gravet ! A l’inverse, partant au collège, je bascule dans le français au Gravet !
Au Gravet exactement !
Ce jour, je ne m’explique toujours pas le sens de cette frontière psychologique."
Pour autant, conscient des richesses culturelles que recèle cette langue, il aura à cœur de colliger tout ce qu’elle porte encore de vie dans le Morvan.
Il dirige pendant une dizaine d'années la revue « Teurlées, jôrnau que cause morvandyau » et devient secrétaire de l’association DPLO (Défense et Promotion des Langues d'Oil).
En 2004 sort Qui tutoyait le nu noyé ? aux éditions Nykta, collection Petite nuit.
Voici ce qu'en a dit Henri Mitterand, professeur à l’université de Colombia à New York : « Votre livre est très joliment construit, tissé dans l'alternance des genres, des registres et des époques. (...) C'est bien ficelé, bien enlevé, assaisonné d'humour - avec un brin de sérieux derrière les lois du genre et la fantaisie. Je l'ai lu d'une traite, toujours porté en avant par l'adresse du montage et l'alacrité du style. »
En 2007, il publie Le chant du merle blanc, dans la collection Oniries des éditions Nykta
Note de l'éditeur : "Il est toujours périlleux pour un éditeur non régionaliste, installé en région, de publier un tel texte. "Bah, encore du terroir…" penseront les Doctes. Laissons-les dire et croire. Dès que vous vous plongerez dans ces pages vous ne penserez plus à tout cela. Parce que nous avons ici un texte magnifique venu dire l'amour pour l'être humain, pour l'humanité, venu dire les ressources des modestes, les infinies violences tout comme les indicibles douceurs qui trament leurs existences. Conteur, moraliste, poète, Pierre Léger nous empoigne pour nous faire déguster l'essentiel d'une vie, ce qui la façonne, comment le paysage, la langue, le travail, la mémoire peuvent construire des humains. Parfois pour le meilleur".
En 2012, paraît « Délivrez-nous du marbre » (Du Morvan dans les voiles Editions), inspiré de ses réflexions sur la tombe de celle qui le lie intimement à ce territoire, sa Maman enterrée à Montsauche-
En 2016, voici Un jour les boeufs ! ouvrage auto édité, à découvrir sur la 20è Fête du Livre.