Bernard OLLIVIER
Bernard Ollivier a participé à la Fête du Livre d'Autun, les 14 et 15 avril 2012 (present samedi uniquement). Auteur invité au Lycée Bonaparte par Mmes Lecanelié, Vadot, et un groupe d'élèves
pour travailler autour des carnets de voyage.
(compte rendu dans la presse, ici)
Bernard OLLIVIER est né en Normandie en 1937. Il a consacré sa vie au journalisme (notamment à l’étude des questions sociales). À l’heure de la retraite, il retourne dans sa Normandie natale, mais rejoint régulièrement la capitale, où il anime Seuil, une association d’aide aux jeunes délinquants... ; tout candidat à ce nouveau mode de réinsertion s’engage à accomplir au minimum 2000 km à pied en pays étranger. De quoi vous changer un bonhomme.
C’est la marche à pied qui lui aura valu, à 60 ans passés, la célébrité : celle d’un écrivain-voyageur salué par toute la presse, après la publication de son journal de promeneur au long cours : Longue marche (Phébus, 2000), Vers Samarcande (Phébus, 2001) et Le Vent des steppes (Phébus, 2003). Veuf et retraité il est parti seul avec son sac, c’est tout, pour une promenade de quatre ans d’un bout à l’autre de l’Asie, d’Istanbul jusqu’en Chine : 12000 km en longeant l’ancienne Route de la Soie. Sa route, impraticable l’hiver, a franchi les hauts cols de l’Anatolie et du Pamir. Son récit n’est en rien l’évocation d’un exploit, mais simplement le récit émerveillé d’un voyageur qui va de rencontre en rencontre, et ne cesse de se demander pourquoi il marche. On marche, on mange, on dort, on souffre avec l’auteur…On voudrait que la route ne finisse pas tant la lecture est captivante !
En 2009, l'auteur a ressenti l'envie d’en fixer les images. Il a refait le chemin, à bord de divers véhicules, en compagnie de F. Dermaut, illustrateur - aquarelliste surtout, l'un des meilleurs de sa génération. Ils évoquent les montagnes d'Anatolie, les ruelles du vieux Tabriz, les coupoles de Samarcande, les cavaliers et cavalières du Ferghana... dans Carnets d’une longue marche.
Dix ans plus tard il récidive : Aventures en Loire. Imaginez des chemins à la verdure luxuriante, des vignobles aux cépages prestigieux, les nobles châteaux, un fleuve majestueux… 1000 km en six semaines, à pied tout d’abord, puis en canoë. On découvre que l’aventure n’est pas toujours à l’autre bout du monde. Que la beauté est partout si on prend le temps de l’observer. Et que l’hospitalité n’a pas déserté nos terres.
Extrait d’article(http://redaction.blogs.paris-normandie.fr/2009/06/27/le-bonheur-de-marcher-selon-bernard-ollivier/)
Pourquoi avez-vous décidé, un jour, de marcher sur la route de la soie ?
“Six jours après avoir pris ma retraite (ou plutôt qu’on me l’ait donnée) en avril 1998, je suis parti à pied de Paris jusqu’à Compostelle, afin de décider de ce que j’allais faire de tout ce temps libre. J’étais alors très déprimé, inconsolable de la mort de ma femme, seul depuis que mes enfants avaient pris leur envol. La marche vous reconstruit au physique comme au mental. Au fur et à mesure que je parcourais les 2300km qui me séparaient de St Jacques, j’ai retrouvé énergie, bonne humeur et j’ai fait des projets d’avenir.
Arrivé au but, je me suis fixé deux projets de retraite : m’occuper de jeunes en grande difficulté en les reconstruisant par la marche comme je venais de me le prouver à moi-même. Et continuer à marcher sur une route d’histoire. Et quelle plus belle route d’histoire que la route de la soie ? 2300 ans d’existence, trois siècles avant notre ère l’an I de la mondialisation, le chemin des grandes « inventions » (en réalité très souvent emprunts à la civilisation chinoise) comme la boussole, le papier et la poudre qui ont permis à l’occident de découvrir le monde et de le dominer. Je suis donc parti en avril 1999 pour ce long chemin de 12000km, en doutant fortement de parvenir jusqu’au bout, mais rien ne coûtait d’essayer. Ce que j’ai fait.”
“Six jours après avoir pris ma retraite (ou plutôt qu’on me l’ait donnée) en avril 1998, je suis parti à pied de Paris jusqu’à Compostelle, afin de décider de ce que j’allais faire de tout ce temps libre. J’étais alors très déprimé, inconsolable de la mort de ma femme, seul depuis que mes enfants avaient pris leur envol. La marche vous reconstruit au physique comme au mental. Au fur et à mesure que je parcourais les 2300km qui me séparaient de St Jacques, j’ai retrouvé énergie, bonne humeur et j’ai fait des projets d’avenir.
Arrivé au but, je me suis fixé deux projets de retraite : m’occuper de jeunes en grande difficulté en les reconstruisant par la marche comme je venais de me le prouver à moi-même. Et continuer à marcher sur une route d’histoire. Et quelle plus belle route d’histoire que la route de la soie ? 2300 ans d’existence, trois siècles avant notre ère l’an I de la mondialisation, le chemin des grandes « inventions » (en réalité très souvent emprunts à la civilisation chinoise) comme la boussole, le papier et la poudre qui ont permis à l’occident de découvrir le monde et de le dominer. Je suis donc parti en avril 1999 pour ce long chemin de 12000km, en doutant fortement de parvenir jusqu’au bout, mais rien ne coûtait d’essayer. Ce que j’ai fait.”
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Lorsque vous rentrez de vos périples, le dernier sur la Loire, est-ce que vous continuez à marcher autour de chez vous, en Normandie ?“Non. D’abord parce que je suis fort occupé et que la marche prend du temps. Ensuite parce que la marche n’implique pas de préparation spéciale. Chacun peut et sait marcher dès qu’il en a envie, ça ne demande ni matériel ni équipement particulier. Donc lorsque je pars pour un voyage au long cours, je suis d’emblée prêt à la randonnée. Enfin parce que comme je l’ai dit, je ne marche pas pour marcher mais pour mettre mes pas dans ceux d’autres hommes ou femmes qui m’ont précédé. Cependant, je cours une demi-heure tous les matins. J’ai écrit dans mon avant dernier livre « la vie commence à 60 ans », que si tous les retraités couraient ou marchaient trente minutes tous les jours, on boucherait en quelques mois le trou de la sécurité sociale. Bouger, c’est vivre et la vie, c’est devant.”
Propos recueillis par Benoit Vochelet
Propos recueillis par Benoit Vochelet