Wilfried N'Sonde



Wilfried N'Sonde a participé à la Fête du Livre des 14 et 15 avril 2012

  

 En 2007, Wilfried N’Sondé, chanteur et compositeur reconnu de la scène berlinoise, fait une entrée remarquée en littérature avec son premier roman Le cœur des enfants léopards, lauréat du Prix des cinq continents de la francophonie et du Prix Senghor de la création littéraire.
 Dans ce roman, détonnant mélange d’autobiographie et de rêve, Wilfried N’Sondé évoque sa jeunesse en banlieue, en rapportant l’histoire d’un jeune amoureux abandonné par son premier amour connue à l’âge de trois ans, alors qu’il venait d’arriver en France. A travers le portrait de son personnage, l’auteur jette un regard sombre et saisissant sur ces banlieues où vivent les populations les plus pauvres, souvent immigrées, et où le destin des jeunes est souvent voué à l’impasse.

Dans son deuxième roman paru en mars 2010 chez Actes Sud, Le silence des esprits, Wilfried N’Sondé prolonge, avec cette même force d’évocation, sa réflexion sur la marginalité, sur les êtres aux prises avec leur passé.
Il y raconte l’histoire d’un jeune Africain sans papiers, hanté par son passé d’enfant soldat, qui, à travers la rencontre d’une femme à la mémoire pareillement meurtrie, va faire l’expérience d’un bonheur éphémère. N’Sondé y déploie une écriture vive, rythmée, qui puise toute sa justesse dans sa propre expérience ; l’exil, le déracinement, est en effet un motif récurrent dans la vie de l’auteur : né en 1969 au Congo, il émigre en France à l’âge de cinq ans, pays où il grandit et fait ses études ; puis, après être passé par Londres, Rome, Vienne et Madrid, il s’installe à Berlin où il vit de sa musique et travaille aussi comme éducateur, auprès de jeunes en difficulté. Ainsi, celui que Jean-Marie Le Clézio qualifie d’« étonnant », remarquant sa qualité « d’écrivain en action » (l’Express, 16 octobre 2008), est certainement une des voix les plus puissantes et singulières d’une nouvelle littérature urbaine et francophone.