Gilles Vauclair
Gilles Vauclair a participé à la 18ème Fête du Livre d'Autun, les 11 et 12 avril 2015.
Il était déjà venu en 2009.
Gilles Vauclair est passionné par l'histoire et plus particulièrement par celle de la première guerre mondiale. Il a un autre centre d'intérêt, la stéréoscopie (la photographie en relief) et son livre La Grande Guerre en 3D (Éditions Ouest France, 2013) nous fait découvrir le conflit au moyen de photographies dont le réalisme est accentué par ce procédé.
Il publie en 2014 1914 Le face à face (Éditions Alan Sutton) : une évocation de la première année de la Grande Guerre à travers une série de documents iconographiques allemands et français pour la plupart inédits.
Son dernier livre, paru en janvier 2015, toujours aux éditions Alan Sutton, Mort au combat, le sort des soldats tués pendant la Grande Guerre, traite d'un aspect essentiel mais quelque peu oublié de la première guerre mondiale, véritable hécatombe avec ses millions de cadavres. Comment faire face à cette « mort de masse » ? Tout un système se met progressivement en place pour la collecte et l'identification des corps, le marquage des tombes, les rites funéraires, la répression du pillage sur les corps, les documents administratifs, l'information des familles... Gilles Vauclair aborde ces thèmes sans voyeurisme, au moyen notamment d'une riche iconographie et de nombreux témoignages.
Il est aussi le coauteur de plusieurs ouvrages avec Didier Callabre : Le Fusillé Innocent 1914-1917, la réhabilitation de l’artilleur Eugène Bouret (Editions Autrement, 2008) voir ci-dessous, et aux Éditions Alan Sutton : Les Poilus de Côte-d’Or dans la grande Guerre (2010), La vie en Côte d’Or pendant la grande guerre (2013).
Gilles Vauclair lors de la Fête du Livre d'Autun en 2009.
Le fusillé innocent (1914-1917) : septembre 1914 – L’artilleur dijonnais, Eugène Jean-Baptiste Bouret, accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi, est fusillé. Victime d’une effroyable erreur judiciaire, il fut le premier et le seul soldat réhabilité durant la guerre, en 1917, à la période même où l’armée française était en pleine répression des mutineries. Retour sur ce que fut l’une des premières réhabilitations de fusillés de la grande guerre.
Le 2 août 1914, l’artilleur Eugène Bouret abandonne sa famille et ses vignes, pour rejoindre la 1ère Armée passant à l’offensive en Alsace annexée. Le 29 août, au col vosgien d’Anozel, la déflagration d’un obus allemand signe sa perte. Touché par le souffle de l’explosion, Eugène Bouret perd la raison. Le médecin du régiment diagnostique un état de démence par commotion cérébrale. Evacué sur une antenne sanitaire, Eugène n’arrivera jamais à destination… En état de choc, il s’égare et erre à l’arrière du front. Jugé suspect par un capitaine d’infanterie, l’artilleur est arrêté et remis à la prévôté du 14ème Corps d’Armée. Parallèlement, à cette période, devant la poussée allemande, l’état-major redoutant de revivre la déroute de 1870, ordonne de durcir la répression. Le 7 septembre 1914, jugé expéditivement par un Conseil de guerre incompétent, Eugène Bouret et 5 autres coaccusés sont fusillés le jour même pour abandon de poste en présence de l’ennemi. Menée par Henri Barabant, député de la Côte-d’Or, ayant la preuve de cette grossière erreur judiciaire, la demande de réhabilitation d’Eugène Bouret devint une véritable affaire d’Etat qui réclama l’intervention des ministres de la guerre, de la justice et du Président du Conseil. Après la réhabilitation d’Eugène Bouret, qui connut un retentissement national, une enquête sur la justice militaire est ouverte dans le but de déterminer la part de responsabilité du Conseil de guerre qui le condamna, cela au moment même où les mutineries de 1917 aboutiront à l’exécution d’une soixantaine de fusillés pour l’exemple.