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Fusomobile

Nous nous regardions et nous ne savions par où commencer l'exploration de notre nouvelle fusée mobile. Elle sortait de chez un grand concessionnaire Allemand, BFM (bolide de fusée mobile) le plus coté du moment. Cette fusée mobile était dotée d'une multitude d'options et fonctions dont je ne connaissais même pas l'utilité. Un de ses plus gros atouts était qu'elle ne polluait presque pas, grâce au programme BFM qui recyclait l'air de 1'aéropropulsion, et de plus elle était très silencieuse, avec un design magnifique (elle avait tout de même coûté la bagatelle de 36 pierres vertes et 2 pierres rouges). Nous étions passés par la S21 (saturnale 21), une piste où la circulation était assez fluide. Mes saturninios, autrement dit mes enfants, étaient tout heureux de tester cet exceptionnel bolide. Lorsque soudainement, nous voilà projetés au-delà de Saturne intramuros, frontière interdite, nous étions sur l'horrible S.T, la célèbre voie reliant Saturne à la Terre.

Après 38 minutes et 51 secondes précisément, nous avions parcouru près de 5 624 688 811 Km et nous étions retrouvés là ; là où le cauchemar allait commencer.

Nous étions là où les gens étaient surnommés terriens, ceux qui avaient une mobilité réduite, ils ne possédaient que deux jambes, deux bras et une seule tête pour penser, mais il y avait aussi des milliers d'autres espèces différentes, toutes aussi étranges les unes que les autres. La vie sur cette planète avait l'air si dure, une odeur pestilentielle sortait de leur voituromobile et empestait l'air.

Les routes étaient toutes noires, le pétrole ravageait l'atmosphère, de la fumée sortait de grosses cheminées, des tonnes de déchets étaient entreposés dans des décharges ou même en pleine nature. De l'eau, de l'eau, de l'eau en pagaille : les glaciers fondaient. Mes saturninios et moi-même n'arrivions plus à respirer dans cette atmosphère suffocante, nos têtes se mirent à tourner comme les anneaux de Saturne. 

Nous étions en train de mourir tout comme cette planète, quand tout â coup Michaelos s'endormit et se tapa accidentellement la tête sur une des commandes près de lui. Immédiatement après, nous étions de retour sur notre planète, où l'air était pur comme l'hélium saturnien, nous pouvions enfin remplir nos huit poumons !

Le concessionnaire de BFM nous contacta peu de temps après ce périple en enfer pour nous demander ce que nous pensions de notre bolide. Je lui dis que j'en étais satisfait sans même prendre la peine de lui parler de cette expédition, il me dit que notre modèle de BFM présentait une défaillance technique de navigation qui pouvait être dangereuse, et que notre fuséemobile était rappelée chez BFM afin qu'un fuséelectromécanicien puisse la re-paramétrer.

Arnaud GRENIAUT (Nono) - Lycée des Métiers de l'Automobile, du Transport et de la Logistique - CHALON-SUR-SAONE