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Le journal d'un chevalier

Perle (Emilie Roussel, Elodie Molon) – Collège René Cassin, Paray le Monial, 71.

Cela se passait dans les îles Baléares, au large de l’Espagne, dans la mer Méditerranée, L’une des deux îles appartenait à un riche seigneur espagnol, Arthur Del Pasto. L’autre était le territoire du Seigneur Français, Richard De Château-Banc qui essayait de conquérir l’île du seigneur espagnol pour étendre son territoire. Moi, Godeffroy Le Hardi, j’étais sous les ordres de mon seigneur Richard de Château-Banc. Je me souviendrai toujours de ma première attaque ! Cela se passait en 1282. Mon seigneur voulait le territoire de l’infâme Del Pasto qui régnait sur l’île voisine. Nous avions mis au point une technique infaillible.

Le jour de la St Jean, il y eut un grand rassemblement dans le château car mon seigneur avait demandé à tous les chevaliers, ainsi qu’aux jeunes hommes ayant l’âge de se battre et de se défendre, de venir dans la cour du fort. Ce jour-là, je venais d’avoir mes quinze ans. Je pouvais combattre, car il est vrai que j’étais robuste pour mon âge.

« Eh bien ! s’exclama mon seigneur. Je vous ai convoqués de si bonne heure pour une certaine raison. Notre territoire est ridiculement petit à côté de celui de Del Pasto. J’ai décidé de conquérir son île. Je demande des volontaires pour aller épier le maudit château de ce vaurien de Del Pasto. »

Mon père, placé à côté de moi, me jeta un regard et je compris que je devais me porter volontaire pour honorer ma famille. Je levai la main lorsque mon père m’étonna enlevant la sienne. Quelques autres firent de même. Nous devions être une dizaine, mais mon seigneur n’en choisit que cinq.

« Vous partirez demain, au crépuscule, s’écria mon Seigneur De Château-Banc. Vous essaierez de trouver un passage pour nous permettre de rentrer dans le fort sans vous faire remarquer.

Le lendemain de la St Jean, au crépuscule, un bateau nous attendait au port. Nous embarquâmes immédiatement. Le temps était brumeux, nous ne voyions pas plus loin que cinq pieds. Nous ne naviguions que depuis quelques instants mais cela nous parut une éternité. J’allai donc dans la cabine où mon père traçait sur une carte la trajectoire à suivre. Je m’allongeai dans mon lit et fermai les yeux. Plus tard, on me réveilla pour m’informer que nous étions arrivés. Je sortis de la cabine, l’aube devait approcher mais je n’avais aucune notion du temps, on aurait dit qu’il commençait à pleuvoir car je sentis une goutte choir sur ma joue. J’avais déjà entendu parler du château d’Arthur Del Pasto ; on m’avait dit qu’il était grand, mais je le vis immense. Nous abordâmes sur une petite plage; de là, aucun occupant du château ne pouvait nous apercevoir. Le château était sur un énorme rocher. Nous vîmes un éboulis dans la paroi de ce rocher. Un de nos compagnons, Hans, s’exclama : « On dirait un passage secret condamné! »

Le capitaine de cette expédition nous ordonna d’ôter quelques pierres pour vérifier cette suggestion. Nous nous exécutâmes immédiatement, tellement son ton était autoritaire. Après avoir déplacé les pierres, nous vîmes un souterrain. Le capitaine nous ordonna de retourner au bateau car l’aube approchait. Il nous proposa de nous écarter de la plage au cas où il y aurait des gardes sur les côtes. Après nous être éloignés, nous improvisâmes un repas frugal. Nous passâmes toute la journée à jouer aux cartes, à manger, à boire, à dormir et surtout à élaborer un plan pour pouvoir fureter dans tout le château sans nous faire remarquer. Quand arriva la fin de la journée, nous nous rapprochâmes du rivage. A en juger par les traces de pas sur le sable, nous comprîmes alors qu’il y avait bel et bien des gardes comme nous l’avions craint. Heureusement qu’ils n’avaient pas découvert le passage que nous avions commencé à dégager. Nous nous mîmes immédiatement au travail. Lorsque nous finîmes, ce devait être le milieu de la nuit, nous commençâmes à nous aventurer à l’intérieur du tunnel. Après quelques instants, nous arrivâmes dans la grande cour du château. Sans sortir du tunnel, nous regardâmes de part et d’autre, pour identifier la moindre trace d’ennemis.

Le soleil commençait à se lever quand nous finîmes notre inspection. Nous nous dépêchâmes de retourner au navire. Nous partîmes tout de suite. A la fin de cette journée, nous arrivâmes chez nous. Mon Seigneur nous attendait avec impatience sur le rivage. Nous lui expliquâmes autour d’un grand festin tout ce que nous avions découvert. Il se leva et demanda à voir toute son armée prête au combat qui aurait lieu le lendemain matin.

Le soleil commençait à se lever, mais déjà toute l’armée était prête. Le roi arriva en dernier. Il ordonna à tous d’embarquer immédiatement. Nous arrivâmes sur les terres de Del Pasto au crépuscule Nous vîmes les gardes faire une dernière inspection avant de rentrer dans le château. Apparemment, ils ne se doutaient de rien. Nous attendîmes quelques instants avant d’approcher de la grève. Nous débarquâmes et pénétrâmes à pas de loups dans le passage. J’étais devant. Arrivé à la fin du tunnel, je passai la tête dehors. Il n’y avait pas la moindre trace de danger. Nous sortîmes de ce passage lugubre. Nous nous arrangeâmes de façon à ce que chaque maison soit gardée par un ou deux de nos guerriers.

Au petit matin, tout le château s’éveilla au chant de coq. La bataille commença. Petit à petit, nous prenions en otages les braves gens qui sortaient de chez eux encore tout endormis. Soudain, des hommes enarmures arrivèrent et ce fut la vraie bataille. Mon père s’écroula après s’être vaillamment défendu contre deux grands gaillards. Une mare de sang s’écoulait tout autour de lui. Je versai une larme et tentai de le rejoindre, mais un de mes camarades me retint et me glissa à l’oreille:

« Bats-toi pour lui. »

Je sentis soudain la haine monterenmoi. Je fonçai devant moi, dans les rangs de guerriers restés intacts, entuai trois ou quatre et enblessai cinq ou six. C’est alors qu’il n’y eut plus aucun bruit. Je me retournai et vis arriver Arthur Del Pasto. Il arborait un air glorieux. Mon seigneur s’adressa directement à lui:

« Laissons ces pauvres gens en paix. Ils n’ont rien à voir dans cette histoire. Battons-nous en duel, à la loyale. Si tu meurs, j’aurai tout ce qui t’appartient. Mais si c’est moi qui meurs, tout te reviendra. »

Ils se battirent longuement, et d’un coup, mon Seigneur leva son épée, et du pied, poussa Del Pasto à terre. Il posa le pied sur son adversaire et abaissa son épée au niveau de sa gorge.

« Je veux que toute ma cour soit fière de moi et ne me considère pas comme un assassin. C’est pourquoi je te laisse la vie sauve. Il y a juste une condition : pars et ne reviens jamais sur ces îles. »

Mon seigneur leva son épée et la rangea dans son fourreau. Puis, il ôta son pied de Del Pasto déshonoré, fit quelques pas et se retourna. « Pars immédiatement,»

Dès que ce fut fini, je me précipitai vers mon père. Il respirait encore. Nous décidâmes de le ramener pour qu’il revoie une dernière fois ma mère.

Del Pasto partit sans se retourner, c’est alors que mon Seigneur prit la parole :

« Ceux qui veulent rentrer, qu’ils aillent. Je nommerai une personne qui veillera sur les habitants pendant mon absence. Ce sera toi, Godeffroy. »

Nous rentrâmes immédiatement. Arrivés là-bas, toutes les femmes attendaient leurs maris ou leurs fils. Je vis ma mère. Elle cherchait mon père des yeux. J’allai vers elle et lui dit : « Viens, il est mourant. Il se trouve dans le bateau. »

Ma mère arriva juste à temps. Mon père mourut quelques instants plus tard.