Le manuscrit de la bibliothèque
Niveau 5e - sujet 2 - 1er prix
Juliette KEGREISZ - Collège Parc des Chaumes - AVALLON (89)
Le manuscrit de la bibliothèque
Je me surnomme Tiite Crevette, j'ai 12 ans. J'habite dans une ville où il y a une immense bibliothèque avec beaucoup de livres et pas mal d'anciens. Je lis beaucoup les manuscrits, mais j'en ai un qui est mon préféré : il a une magnifique page de couverture, elle est rouge en cuir avec un blason et tout est écrit à la main. L'histoire aussi est magnifique. Apparemment il coûte très très cher : ils l'ont payé dans un musée du Moyen Age à quelques millions d'euros en dépensant tout l'argent de la bibliothèque ; il est vraiment précieux car selon les rumeurs, il a appartenu à un fils de Charlemagne. II y a même un GPS portable scotché sous la page de couverture j'étais la seule à l'avoir remarqué : c'est moi qui le lis le plus !
Je vais le chercher pour le lire une quinzième fois au moins mais il n'est pas là ; alors je vais voir la documentaliste pour savoir s'il est emprunté. Apparemment, il n'y est pas, alors elle va chercher dans les archives, il n'y est pas non plus. Puis elle va vérifier si j'avais bien regardé, mais il avait disparu. Elle retourne à son bureau et fait des recherches. Je vais lire un autre livre comme mon favori avait disparu. Je rentre chez moi après pas mal d'heures passées dans l'immense bibliothèque. Je vais dans ma chambre et je réfléchis à la disparition de ce fameux bouquin. Mais je ne trouve qu'une solution : il a été volé !
« Crevette, on mange ! », crie ma petite sœur.
Je lui dis que j'arrive. Je me mets à table, BEURK ,on mange de la soupe, c'est dégoûtant, je n'aime pas. Je vais me laver les dents, me mettre en pyjama et me coucher. Je m'endors rapidement.
Le lendemain, je suis passée à la bibliothèque pour commencer mon enquête. J'inspecte le moindre recoin et le soir après des heures passées dans l'antre des livres, j'en déduis qu'il a bien été volé. Après le repas, dans ma chambre, je pense : « II a été volé car la bibliothécaire n'a pas été là pendant dix minutes environ : le temps d'un vol. Les livres de l'étagère étaient en désordre comme si on avait fouillé. » Puis je pense à la bibliothécaire, elle était presque en larmes quand elle n'a pas retrouvé le manuscrit, alors demain samedi j'irai la voir pour lui poser des questions sur ce fameux livre. Je m'endors rapidement en rêvant de l'enquête que j'allais mener dans peu de temps ; je m'imaginais en Sherlock Holmes. Le lendemain après mon gros déjeuner (un bol de céréales et trois tartines !), je mets mon blouson, mes converses, et je cours à la bibliothèque. Je vais voir la bibliothécaire, lui pose des questions sur le fameux manuscrit. Elle n'est pas ravie et me crie :
« OCCUPE TOI DE CE QUI TE REGARDE ! »
Je me sauve dans un coin, les personnes me regardent, cela est assez bizarre car je suis plutôt discrète. Puis, je remarque un jeune homme, qui pour moi a des choses à cacher : il avait l'air joyeux, surtout après le hurlement. La bibliothécaire était en rage. Je rentre chez moi en marchant d'un bon pas. Je m'affale sur mon lit et je réfléchis :
Question 1 : par qui a été volé le livre ?
Question 2 : pourquoi ?
Et question 3 : qui est ce jeune homme bizarre ?
Je m'en pose beaucoup trop à mon goût, mais ce sont les principales. Soudainement, j'ai une idée : cet après-midi, je vais voir l'homme en personne. Je dévore mon déjeuner. Mais en me basculant de ma chaise je suis partie en arrière et PATATRAS ! J'étais par terre. Toute ma famille (en particulier ma sœur) se moque de moi et je tiens mes mains, baisse la tête l'air honteuse. Puis je cours dans ma chambre, je prends ma carte pour emprunter des livres, et je vais à la bibliothèque à pas de géant. Je vois le jeune homme de la dernière fois dès que je rentre dans la bibliothèque ; il me regarde et va dans les rayons de livres pour adulte. Je le rejoins, il m'attend, je lui dis :
- « C'est toi qui as volé mon manuscrit adoré ? »
- Non, ce n'est pas moi, c'est pour ça que je suis parti, je voulais te l'expliquer ; j'ai un air assez suspect, un jour j'ai remarqué que tu faisais une enquête et je me suis dit que tu devais me croire voleur : avec mon physique !
Je ne sais pas. Je réfléchis un long moment, mais je le regarde dans ses yeux. II ne ment pas.
- Mais qui c'est alors ?, lui demandai-je.
- Sans vouloir être méchant je pense à la bibliothécaire !
- Tu as vu sa réaction je ne crois pas...
- Mais un peu trop bouleversée pour un simple livre !
- CE N'EST PAS UN SIMPLE LIVRE !
Et je me sauve en courant. Mais il avait peut-être raison, et en rentrant chez moi se soir je fais l'enquête et la fin de l'enquête ! Je vais dans le chambre de ma petite sœur : j'aime bien y réfléchir ! Je m'allonge sur son lit, mais son oreiller est assez dur, et pas mou comme il est d'habitude. Je le soulève et stupeur : il était là, le précieux manuscrit à la couverture rouge, sous l'oreiller de ma sœur !
« VALENTINE, VIENS ICI TOUT DE SUITE ! »
Elle arrive et me voyant le manuscrit dans la main elle se met à pleurer, elle me dit : « Tu as trouvé ton cadeau d'anniversaire ! »
Mon cadeau d'anniversaire ? Mais oui je me souviens, c'est dans deux jours ! Je lui demande où elle l'a trouvé et elle me dit :
« Dans la bibliothèque tu le lis souvent, donc je l'ai pris pour ton anniversaire ! » Elle n'a que 5 ans et je ne comprends pas qu'elle ait fait ça ! Alors je lui explique le fonctionnement de la bibliothèque. Bon, je vais le ramener et inventer une excuse bidon. Je rentre dans la maison des livres et je vais au comptoir le rendre à la bibliothécaire. Elle me regarde et je lui dis :
- Je suis désolée, je l'ai retrouvé ce matin sous ma table de nuit en rangeant ma chambre, je crois que j'étais plongée dans la lecture, ma mère m'a appelée pendant que je lisais et elle m'a dit de rentrer, et j'ai dû continuer de lire en rentrant à la maison, vous ne m'avez pas remarquée car vous deviez être dans des rayons. Enfin je pense...
- Mais ce n'est pas grave, j'ai le livre et c'est le principal ! Je me faisais renvoyer si je ne l'avais pas ce soir, mais quel soulagement. Merci infiniment de l'avoir rapporté !
Je lui fais un signe de tête et je pars de mon paradis en pensant que j'ai accusé des personnes sans raison valable, dès demain je vais m'excuser auprès d'eux ! Mais jamais je n'aurais pensé à ma sœur, ça jamais !