Mon aventure
4e - Sujet 2 - 2e prix
Alice MARILLIER
Collège Noël Berrier
CORBIGNY
Mon aventure
Un jour, alors que je travaillais à mon ouvrage, un messager du Roi entra dans la boutique.
Mon patron se leva pour aller à sa rencontre.
Le commissionnaire lui remit une lettre, puis partit aussitôt. Mon patron s'assit sur la chaise de son comptoir et lut le contenu de la lettre.
Après avoir fini sa lecture, il m'ordonna de venir à lui. II me dit:
« -Tu vas me confectionner un fauteuil pour le Roi. II nous donne libre choix pour les couleurs et les motifs. Surtout applique-toi !
Moi, j'ai une autre commande pour lui. Mets le travail que tu fais de côté et commence la fabrication du fauteuil rapidement. »
Je retournai à mon établi et rangeai mon ancien travail. Je pris une feuille et esquissa de nombreux croquis de fauteuils.
Mes ébauches étaient toutes très différentes les unes des autres. Après un long moment, mon esprit se fixa sur un fauteuil en bois de rose sculpté, très finement décoré, avec du tissu de velours rouge, des broderies et une fleur de lys ornaient le dossier incliné.
Le lendemain, je montrai mon ébauche à mon maître d'œuvre. II corrigea quelques détails, puis m'ordonna de débuter la confection du fauteuil.
Pendant une semaine, je travaillai d'arrache pied. La livraison devait être rapide pour la grande fête musicale que le Roi organisait.
Après bien des difficultés, je terminai juste à temps pour la fête du Roi. Je partis immédiatement livrer le fauteuil au Château.
Arrivé, un conseiller m'ordonna de déposer le fauteuil très rapidement dans le salon.
Le Roi passait à cet instant et remarqua la beauté du fauteuil. Tout ému, je m'inclinais devant le Roi.
« - Ce fauteuil est d'une extrême beauté. Puis-je savoir qui l'a créé ?
- Je me renseigne Sire. Eh bien, le menuisier est encore là. Le voici ! »
Le roi m'interpella. A ce moment mes jambes se mirent à trembler d'émotion. « - Je suis content, votre fauteuil est magnifique !
- Sa Majesté me fait un grand honneur.
- Je vous prie bien vouloir assister à mon discours sur mes grands travaux, ce soir à vingt heures, à la Galerie des Glaces, puis au banquet. Cela vous permettra de vous donner de nouvelles idées sur mes goûts, afin de me créer des meubles.
- Je remercie sa Majesté de cet immense honneur. » Aussitôt, le roi repartit à un Conseil.
Tout émoustillé, je rentrai à l'atelier, pour annoncer ce qui m'arrivait. Je pressentais une jalousie naître autour de moi, de la part des ouvriers et de mon patron, mais ils finirent par me féliciter.
Puis, je m'empressai de me préparer pour rejoindre le Château.
Arrivé, je me fis tout petit devant les architectes, les décorateurs et les jardiniers du Roi. Je me sentis défaillir, lorsque le Roi arriva dans cette magnifique Galerie, aux cinq cent soixante dix huit miroirs. Ce n'était qu'éclats et splendeurs. Le Roi nous expliquait la richesse et la puissance sans limite de la décoration du palais très souvent imité de l'art romain. II nous informait qu'il aimait beaucoup les armes, l'ameublement en bois doré, les luminaires en bronze, les portes en fer forgé et les tissus rayés, moirés et à ramages.
II voulait agrandir, embellir le Château, construire un canal sur lequel navigueraient des barques et qui relierait la ménagerie et le Trianon (bâtiment dans lequel le Roi effectuait ses divertissements privés).
Monsieur Vauban, son ingénieur et architecte prit la parole pour nous informer de ses avancements sur les travaux de fortifications en étoile sur l'ensemble de la France.
Tous écoutaient le Roi attentivement et prenaient des notes. Tandis que moi, j'étais ébloui par ces grandes paroles.
A la fin de la séance, on se retrouva devant un immense banquet aux multiples saveurs exotiques. Le buffet était fastueux avec de nombreux plats. La vaisselle étincelait. Un vin exquis sortait des carafes en cristal.
Les dames tenaient des ombrelles, portaient de grandes robes chamarrées, couvertes de dentelles et de perles, de longues et belles anglaises descendaient sur leurs épaules.
L'orchestre du Roi jouait des musiques composées par Lully et qui m'étaient totalement inconnues.
J'étais subjugué par toute cette magnificence. Surpris, le grand ministre du Roi, monsieur Colbert vint me féliciter pour mon ouvrage.
Je sortis enrichi de cette soirée. Par la suite, je confectionnai d'autres ouvrages pour le Roi de plus en plus grandioses à ses yeux.
Ce qui me valut de devenir le décorateur du Roi, monsieur Le Brun.