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Un rêve en égyptien

Lors d'une visite dans un musée où se trouvaient divers objets relatant l'Egypte au temps des pharaons, je restais fixé devant les sarcophages et les papyrus. Soudain une personne arriva, vêtue d'une grande robe noire, un bâton dans la main, des yeux méchants, blancs, et de longs cheveux noirs. Pendant quelques secondes, ce visage m'effraya et me figea. Et sans comprendre ce qui m'arrivait, je m'approchai, pas du tout sûr de moi.

Puis tout à coup j'entendis une voix murmurer : "Oublies tout ce que tu sais sur l'Egypte Ancienne, et suis moi". Et moi, naïf comme je le suis, je le suivis dans un coin étroit du musée ; il sortit de sa poche un scarabée doré comme on en trouve partout dans ce musée ; mais celui-là avait l'air d'avoir une particularité très étrange, car il avait des ailes rouges qui papillonnaient. Soudain une petite idée me vint, et d'un grand geste je dérobai le scarabée que le vieillard me tendait. À ce moment précis un effroyable frisson me prit, celui-ci s'incrusta dans la paume de ma main, ses petites ailes s'agitèrent de plus en plus vite. Soudain paf !!! me voilà sur une barque qui navigue dans l'inconnu.

Mais où suis-je ? Peut-être sur la Cousin, sur le Serein, sur la Seine, la Garonne, sûrement le Rhône ? Non, non, non ! Celui-ci est beaucoup trop large et beaucoup trop long, et le sable qui l'entoure, cette chaleur étouffante, tout cela me fit changer d'avis. À cet instant, j'eus peur. Je sortis mon portable et constatai qu'il n'y avait pas de réseau.

Quelle poisse ! Je suis désespéré : je ne retrouverai jamais ma famille. Je décidai de reste calme et de réfléchir, quand tout à coup j'aperçus une barque sur laquelle des hommes en pagne pêchaient avec des filets. Un instant je crus que mes amis me faisaient une blague, lorsque les pêcheurs commencèrent à parler dans une langue que je ne connaissais pas. De découragement, je m'effondrai au fond de la barque. Où donc pouvais-je bien être ?

Attendez, attendez, une étrange construction sur cette dune. Mais oui, que je suis bête : cette construction est une pyramide, ce fleuve sur lequel je navigue ne peut être que le Nil. Mais tout cela, ces pyramides qui apparaissaient au loin, cette chaleur écrasante, ce sable fin, et ce Nil au courant foudroyant, mais tout cela ne peut être que l'Egypte Ancienne. Voyons, c'est impossible !

La barque qui était portée par le courant de l'eau ralentit petit à petit, et moi, saisissant cette opportunité, je bondis jusqu'à pouvoir saisir une branche d'un palmier qui avait l'air très desséché, donc sûrement pas très solide. Mais, intrépide comme je le suis, je sautai d'un geste brusque, et, dans mon vol périlleux, je m'aperçus que cette branche était garnie de grosses bêtes noires, sûrement des scorpions aux yeux rouges globuleux. Saisi d'une peur effroyable, je m'y agrippai, et de douleur je dus la lâcher. Mais en dessous il y avait ce fameux fleuve : le Nil ! La peur me prit, je hurlai de toutes mes forces : "À l'aide, au secours, je me noie", mais évidemment personne ne m'entendit. Alors je me dis qu'il fallait que je fasse avec mes acquis de l'année.

Au milieu de cette eau en mouvement, je fis ce qu'on appelle en France la planche. Et, grâce à cette fameuse planche, je pus atteindre le bord. Dès que je mis pied à terre, je fus bien soulagé de mon aventure, mais ce sentiment fut très vite oublié, car à dix mètres de moi, une gigantesque pyramide se dressait. Une vague de panique me prit alors, tout avait changé de place : cette grande et belle fontaine sur la place, la poissonnerie au coin de la rue, et le grandtailleur de cuir au bout de la rue, en face de la boulangerie… Maintenant plus rien, tout avait disparu !

À ce moment précis, je me sentis complètement désemparé. Je me retournai plusieurs fois, cherchant du regard un signe de vie. Mais rien, seule cette immense pyramide se dressait devant moi. Soudain le sol se mit à trembler, la chaleurétait de plus en plus étouffante. Je retins mon souffle. Alors d'immenses portes s'ouvrirent....

Mais quelle est cette douleur au creux de ma main droite ? je fixai la paume de ma main et cet étrange scarabée était en train de ressurgir, comme attiré par le souffle qui se dégageait des grandes ouvertures de la pyramide. Ma main brûlait, les ailes du scarabée m'arrachaient la peau.

Et tout à coup, un grand flaf ! Je fus obligé de fermer les yeux un court instant, mais quand je les rouvris, je ne me trouvai ni devant la pyramide, ni sur le Nil, mais tout simplement dans mon lit. Éveillé, bougon, en sueur au beau milieu de mes draps, dans ma chambre. Tout cela ne devait être qu'un mauvais rêve.

Alann RATHERY, Emeline COLIN, Léa LEVEQUE, Ramazan SARIER - (Ali Aramo)Collège des Chaumes - AVALLON