Un soir un livre 2014
Activité gratuite ouverte à tous, y compris les non adhérents.
On discute d'un livre choisi d'un commun accord auparavant.
On peut même venir juste pour attraper le désir de lire...
Pour s'informer, participer, organiser, accueillir... Jeanne Bem : jeannebem@yahoo.fr
Lundi 9 décembre 2014 Chers amis (amies), nous étions nombreux (nombreuses plutôt) hier soir chez Agnès - merci à elle pour son accueil! |
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Lundi 18 novembre 2014 Nous étions dix-sept hier soir chez Nicole N. qui heureusement a un grand salon! C'était pour discuter de l'autobiographie d'Yvette Szczupak-Thomas intitulée "Un diamant brut", livre paru en 2008. |
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Quand le livre paraît, les principaux protagonistes sont morts (les Eluard sont morts, Picasso est mort, René Char est mort en 1988, le couple Zervos en 1970, Yvette donc en 2003, et bientôt son fils aussi va disparaître, en 2009). A la parution, les comptes rendus sont tous élogieux - les articles reproduisent de façon redondante le contenu du livre et voient en Yvette, vu les horreurs qu'elle a traversées, une héroïne de la résilience. Aucun compte rendu ne marque la moindre distance critique. Alain Beuve-Méry dans Le Monde parle d'un "témoignage brûlant" mais ne remarque pas qu'aucun autre témoignage ne vient le recouper. Aucune voix discordante ne s'élève, et ce n'est pas étonnant puisqu'il n'y a personne pour demander des comptes à personne. |
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Vendredi 5 septembre 2014 Nous étions nombreux hier chez Françoise (merci à elle!) dans son beau jardin, quinze en tout. Le livre du romancier catalan Jaume Cabré, "Les voix du Pamano", a suscité de belles empoignades, on se serait cru à "La Dispute" sur France Culture. |
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Mardi 1er juillet 2014 ; un soir à la campagne Nous étions nombreux (quatorze!) hier dans le jardin de Marie-Paule et nous avons passé près de deux heures à discuter du livre de James Saulter, "Un sport et un passe-temps" (première publication 1967).
Ce roman américain est une histoire d'amour un peu mince certes, mais il a beaucoup de facettes. Et au cours de la discussion ces facettes se sont révélées.
D'abord évidemment Salter nous restitue la vie à Autun d'il y a cinquante ans, exactement dans l'hiver de 1961-62, et tout est identifié, repérable - sauf le bizarre "viaduc" qui doit venir d'une autre ville. Il y avait vraiment du linge suspendu à l'étage, dans le Passage! Il y avait deux cinémas! La ville haute d'Autun était déjà triste et vide. "Autun silencieuse comme un cimetière." Mais en bas il se passait des choses, des battements, des pulsations - dans l'avenue de la Gare, au café de Foy, au Café Français, sur les trottoirs devant les boutiques, dans la chambre d'Anne-Marie...
La ville nous apparaît familière et étrange, son reflet nous est renvoyé par un regard étranger qui veut pénétrer "la vie secrète de la France". "Je tiens un extraordinaire inventaire sur cette ville", dit le narrateur. Ou encore: "Il y a une odeur dans l'air qui veut dire que la France vit encore." Le roman est rempli de ces formules qui font mouche.
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James Salter a vécu lui-même l'histoire d'amour qu'il prête ici à son double de fiction, le jeune et oisif Dean, plus glamour que lui dans sa belle Delage un peu décatie. C'est ce choix narratif qui explique le côté "voyeur" du récit, avec ce narrateur qui s'insinue en imagination dans l'intimité du couple. Peut-être le romancier a-t-il voulu mettre à distance son expérience pour s'en guérir? Il la raconte au présent, mais tout semble lointain, et une incertitude persiste - ont-ils existé? qu'a-t-il vu? qu'a-t-il suppléé? Nostalgie. "Images passées de France qui me hantent."
Page 125 de l'édition anglaise: "I am interested in the visible" (c'est le visible, le visuel qui m'intéresse). C'est encore une autre facette. Au fond, ce qui est raconté, représenté, a un rapport métaphorique avec l'art d'écrire un roman. Ecrire et voir ne font qu'un. Le roman de Salter est clairement conçu comme un film: des scènes de rue, de restaurant, de chambre, des dialogues courts, simples. Ils bougent, sortent le soir, montent en voiture, font l'amour... Tout doit être "visible", se transformer en image. Le narrateur prend des photos. Hier quelqu'un a remarqué le côté tragique du livre. Le romancier se sent menacé par l'histoire qu'il raconte, il est obsédé par Dean, sa créature. Dean a un "pouvoir" sur lui. Dean lui échappe, c'est Dean qui "vit" le premier, le narrateur ne peut que le suivre, ou le poursuivre. Dernière page: nous avons besoin des héros... nous leur donnons un pouvoir... Ils nous le rendent un peu... puis ils disparaissent... Ecrire un roman c'est faire l'expérience du néant.
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Lundi 12 mai 2014 Nous avons passé deux heures très agréables hier chez Francette, autour du roman de François Bott, "Avez-vous l'adresse du paradis?" |
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Vendredi 4 avril 2014 Nous étions une dizaine hier soir - très bien reçus par les Jeune - pour discuter librement du 9e art (j'ai vérifié: la BD est le 9e art!). La bande dessinée et ses variantes: le manga japonais, la "graphic novel" ou roman graphique... se situe à côté de la littérature. C'est en fait un média hybride qui emprunte au dessin et à la peinture, à la photographie (pour les repérages de décors et les objets tirés du réel), au roman et au théâtre (pour la construction de l'intrigue et pour l'utilisation des dialogues), au cinéma (pour la "prise de vue" des images, leur cadrage et leur montage) et à la série télévisée (pour le principe du retour des personnages d'un album à l'autre et pour l'inspiration intimiste et sociétale). |
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18 février 2014
Nous étions nombreux hier dans le spacieux salon de Nicole N. Et tout le monde était d'accord pour admirer la nouvelle de Maupassant "Boule de suif". Plusieurs ont souligné la supériorité d'un tel classique sur bien des romans d'aujourd'hui. Même si, bien entendu, on ne peut pas tout comparer, il y a aujourd'hui des écritures innovantes. La nouvelle de Maupassant est parfaite dans son genre: excellent mécanisme de l'intrigue qui utilise tous les rouages et tournants possibles, langue qui n'a pas vieilli, travail formel (par exemple l'opposition entre "voyage avant Tôtes" et "après Tôtes": d'abord Boule de suif est presque glamour, après elle n'est plus qu'un paria), mise en relief de petits tableaux et de portraits qui sont inoubliables, ironie et humour (noir). Un thème est universel aussi: l'atmosphère d'un pays sous occupation. Cette nouvelle (publiée en 1880, encore sous le regard de Flaubert) est une des premières parmi 300, on peut les lire toutes dans l'ordre, dans les deux volumes de l'édition de la Pléiade: à elles toutes, elles forment une oeuvre. On peut repérer dans celle-ci des motifs, des obsessions (en particulier pour le corps, l'organique, l'informe, l'incertitude homme-femme, la fonction maternelle, la folie...) qu'on retrouve dans d'autres nouvelles. Plusieurs des participants ont partagé leur souvenir d'autres nouvelles de Maupassant, en les racontant, ce qui a suscité le désir de s'y replonger et d'en relire.
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Lundi 20 janvier 2014 Nous étions hier dans le bel appartement tout blanc de Marie - pas très nombreux, peut-être parce que j'avais oublié d'envoyer un rappel, et puis il se passe tant de choses à Autun! |
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